Yémen : “Soudain, les avions sont arrivés et ont commencé à attaquer”


map-of-djibouti

Raids aériens en chaîne, fuite de masse des populations, destructions massives. A Djibouti, les rescapés arrivent par centaines. Passée la trentaine de kilomètres du détroit de Bab al-Mandeb, les Yéménites décrivent la terreur qu’ils quittent.

Ils n’ont pas eu le choix. Les Yéménites ont dû quitter leur pays. Les rebelles chiites Houthis et leurs alliés tentent de prendre le contrôle du pays. Depuis septembre 2014, la capitale est sous leur jouc, ainsi que plusieurs régions du nord et de l’ouest. “Nous sommes venus sur de petits bateaux, nos propres embarcations. Toutes les familles, une trentaine de familles soit près de 200 personnes. Des positions militaires étaient installées dans le voisinage, nous avions peur pour nos enfants (…) nous n’avions pas d’autre choix que de fuir à Djibouti”, raconte Murisala Mohamed Ahmed.

A Obock, lieu d’accostage des réfugiés yéménites, les “terribles témoignages” sont légion. “Le voyage a duré deux jours, entassés au fond d’une embarcation sans le moindre siège. Nous pouvions voir les frappes aériennes, c’était terrifiant”, raconte Abdallah Mourad Abdo, étudiant en journalisme à l’université du port d’Aden. “Il n’y avait pas d’autre solution que de s’enfuir par bateau”, ajoute Shahira Shehbaz, étudiante.

Le Haut commissariat des Nations Unies (HCR) établit à quelques centaines le nombre de réfugiés, mais se prépare à faire face à une vague d’arrivées. “Les chiffres ne sont pas trop élevés pour le moment, mais nous anticipons une hausse et nous nous préparons en conséquence”, explique Carlotta Wolf, porte-parole du HCR pour la Somalie. “Tous ceux qui arrivent en Somalie disent que plus de personnes se préparent à quitter le Yémen”.

Depuis fin mars, l’Arabie Saoudite est à la tête d’une coalition arabo-sunnite. Elle multiplie les raids aériens contre les rebelles chiites Houthis. Malgré ses efforts, le Yémen est au bord d’une grave crise humanitaire jamais vue dans le pays. Médecins sans frontières (MSF) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) peinent à venir en aide aux populations.

La guerre civile au Yémen a déjà tué 736 personnes et en a blessé 2719, selon les derniers chiffres de l’ONU.

(Avec AFP)

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *