Libération : avenir en eaux troubles


Liberté conditionnelle pour Libération. Le quotidien français se porte au plus mal depuis quelques semaines. Médiapart en ajoute une couche en publiant la cascade de sociétés qui gèreraient le siège social du journal, dans le Marais.

Ces sociétés seraient basées au Luxembourg, au Panama, ou encore aux Îles Vierges britanniques. Des paradis fiscaux. Actionnaire principal de Libération, Bruno Ledoux serait aussi un actionnaire minoritaire de ces entreprises. Le montage complexe n’a pas échappé au fisc. Dans une procédure en cours de jugement, ce dernier réclame plus de 40 millions d’euros d’impayés.

Encore un coup dur pour Libération, puisque ce matin, Nicolas Demorand a annoncé sa démission au Monde.fr. Son autorité était contestée. Il quitte ses fonctions de directeur de la rédaction de Libération, après un peu moins de trois de bons et loyaux services. Il a précisé que “[sa] décision est d’abord dictée par la situation de ces derniers jours”. Selon lui, le quotidien vit “une crise ouverte”. Cette crise fait suite à l’annonce par les actionnaires d’un projet multimédia. Ce projet est sévèrement critiqué par la rédaction. Si bien que le samedi 8 févier 2014, Libération était paru en kiosque avec une Une choc : “Nous sommes un journal”.

Depuis sa fondation par Jean-Paul Sartre en 1973, le journal se voulait sans publicité ni actionnaire financiers, ce qui fut le cas de 1973 à 1981. Dès ses débuts, Libération a encouragé le combat de tous les opprimés, en France et dans le monde. Après 40 ans de publication, les ventes sont en chute libre depuis des années (97 299 exemplaires en 2013) malgré de nombreuses nouvelles formules et des tentatives de renflouements financiers.

Mercredi, Bruno Ledoux avait demandé un prêt à Bercy pour un énième renflouement du journal. Ce prêt s’élèverait à 2 millions d’euros, selon une source proche de l’affaire. Mais Aurélie Filippetti a estimé que le gouvernement ne pouvait pas “substituer à l’actionnaire, qui devrait faire des investissements supplémentaires pour permettre la transition numérique de ce journal”.

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