Lu et approuvé : Les Fauves (Révolution) – Manon Toulemont


Spoiler alert : l’avis contient des informations sur le déroulement et le dénouement du roman.

Avis

Un deuxième tome réussi ! Révolution, suite de Régression, permet au lecteur de découvrir la nouvelle vie de Nathaniel à l’Extérieur. Accompagné d’Esther, une Panthère, il tente de survivre dans un monde dangereux où la loi du plus fort est la seule appliquée, car l’instinct de survie domine leurs choix. La violence est décuplée : puisqu’elle est bannie d’Oxalis, elle se loge là où personne ne l’étouffera. Ce déplacement prouve l’utopie que représente la volonté de supprimer la violence d’une société. Les apparences ne sont qu’hypocrisie. En effet, tuer en toute impunité est possible, lorsqu’un citoyen rejoint l’Armée, et en particulier SAFARI. L’unité est chargée de sécuriser le futur chantier d’une nouvelle ville, Hedera, semblable à Oxalis, désormais surpeuplée. Des villes au nom de fleurs, synonyme de pureté. Objectif : éradiquer les Fauves. Les dirigeants, à l’origine de ces missions, se donnent bonne conscience et justifient leurs actes par la nature-même des crimes. Ils se contentent de tuer des assassins, eux-mêmes tueurs d’innocents. Ce groupuscule militaire ressemble à une critique de la société française du XXIème siècle, où les hauts placés ont tous les pouvoirs, ne sont jamais punis, et où les citoyens lambdas paient le prix forts une moindre incartade.

Une critique du monde actuel qui ne s’arrête pas en si bon chemin : par les océans de plastique et les neiges quasi absentes mêmes aux pôles, Manon Toulemont décrit une planète où l’environnement aura été laissé de côté par ses habitants, une Terre détruite par l’Homme. Ce qui, peut-être nous attend, si aucune prise de conscience n’a lieu au cours des prochaines années. Par ailleurs, le Dôme renferme une société électronique, ultra-connectée. Tous les habitants sont constamment surveillés, soi-disant en sécurité. Jusqu’au jour où un court circuit ébranle l’équilibre de la capitale. Ce qui semblait être un futur parfait se transforme en champ de bataille. Rien n’est infaillible. Cet événement permet à l’auteur de glisser un hommage aux urgentistes sous pression lors de catastrophes. L’ouverture vers l’Extérieur sera-t-elle synonyme de richesse ou de désastre pour les habitants d’Oxalis ? Réponse l’an prochain, à la parution du troisième et dernier tome des Fauves.

Ces Fauves, si bien décrits. Ils en seraient presque attachants ! Chaque personnage a son identité propre. Certes, leur tatouage correspond à leur personnalité, mais aucun ne se ressemble, quand bien même parfois, ils portent des dessins identiques sur leur visage. Ils se démarquent par leur passé, les raisons de leur incarcérations à Sincérité avant l’exil. Les différences entre les fauves sont subtiles, mais bel et bien existantes. La finesse d’écriture de l’auteur est remarquable. Des menues précisions qui ne pèse pas sur le texte. Les informations sont nombreuses, mais bien étalées sur l’ensemble du roman. La lecture est agréable et facile. L’œuvre est aussi l’occasion d’en apprendre d’avantage sur les félins, leurs caractéristiques, leurs comportements. Manon Toulemont n’a rien laissé au hasard.

Une écriture maîtrisée, une histoire sous tension, un suspens maintenu du début à la fin, Révolution se lit avec plaisir. Le roman expose, une fois encore, les dérives possibles lorsqu’un monde est dirigé par des êtres assoiffés de pouvoir qui n’en ont que faire des citoyens. Dès la dernière ligne lue, le lecteur n’a qu’une envie : découvrir ce que deviendra Nathaniel alors qu’il est parvenu à rejoindre Oxalis.

Résumé

Nathaniel a subi le châtiment suprême d’Oxalis : l’exil. Il erre désormais dans le monde hostile de l’Extérieur parmi les Fauves. Brisé par le souvenir de son crime, il a remis sa vie entre les mains d’une jeune femme portant elle aussi le tatouage du Léopard. Tous deux ignorent que leur chemin va bientôt croiser celui d’une meute redoutable.

Au même moment, sous le Dôme de la capitale, Matéo découvre à ses dépens le sort réservé aux anciens détenus dans une société où les erreurs ne pardonnent pas. Abandonné par ses amis, subissant le harcèlement constant des autorités, le jeune sombre peu à peu dans un désespoir dont les conséquences vont tout bouleverser.

L’auteur

Parisienne née en 1992 et aînée de 3 enfants, Manon suit des études d’Arts du spectacle à Nanterre (Hauts-de-Seine) avant de se lancer dans l’écriture d’un premier roman, Symfonia. Les deux premiers tomes (Ouverture et L’Orchestre de l’Atome) sont disponibles aux Éditions du Rocher.  Diagnostiquée Asperger (autisme de haut niveau) à 16 ans, Manon trouve en l’écriture une source d’apaisement, et mélange le fantastique, le thriller, l’épouvante, la science-fiction. Les Fauves – Révolution (la suite de Régression, tous deux édités par VFB Éditions) s’adresse en particulier aux jeunes adultes amateurs d’univers très sombres… Avec une pointe d’humour tout de même ! En parallèle de sa carrière d’écrivain, Manon poursuit ses études.

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