Télévision : Murdoch Mysteries, welcome in British-Columbia!


Victoria (BC), ses beaux paysages, l’océan… Une carte postale ! Avec les ennuis en plus. Parce que dans Murdoch Mysteries, “holidays” est un mot inconnu. “Murder” sied mieux aux policiers de la Station House n°4. Embarquez dans le train des fêtes, voyagez et enquêtez avec le detective Murdoch !

Pas de vacances pour les Murdoch ! Alors que William et Julia rendent visite au frère du detective à Victoria (BC), ils se retrouvent à enquêter sur le meurtre du mentor d’une archéologue ayant découvert une ancienne colonie indigène. Cette affaire mènera le couple à travers la Colombie-Britannique, un voyage aussi beau que sauvage. L’occasion pour eux de rencontrer des Songhees et des Haïdas. Pendant ce temps, à Toronto (ON), les Brackenreid découvrent une opportunité d’investissement infaillible, et Crabtree et Higgins planifient leurs vacances de ski avec leurs petites-amies Nina et Ruth. Des plans plus dangereux que prévu…

L’heure du temps des fêtes a sonné, et s’invite chez le detective de police le plus apprécié du Canada. Au programme, un épisode spécial Noël, de quoi émerveiller petits et grands. La gaîté pointe le bout de son nez dès les premières minutes avec les chants traditionnels en cette période de fin d’année, interprétés par une chorale d’amateurs. Légèreté, générosité, famille et amour complètent le tableau. Mais contrairement aux années précédentes, l’esprit festif est laissé un peu de côté au profit de sujets sociétaux. L’humour est plus subtil. Ceci inscrit Home for the Holidays en suite logique de la saison en cours de diffusion de l’autre coté de l’Atlantique (saison 11, ndlr).

Côté personnages, pas de surprise, ils sont fidèles à eux-mêmes : Brackenreid déteste toujours autant Noël, Murdoch fond d’amour pour Julia, ne cesse de lui prouver et de la surprendre, et résout (évidemment) toutes ses affaires, Julia est transie d’admiration concernant les bonnes idées de son detective de mari, Margaret n’a pas mis de côté sa naïveté, bien au contraire. Quant à Crabtree et Higgins, ils jouent au vieux couple et désespèrent de s’accorder pour le programme des fêtes. Vous l’aurez compris, la tendresse est l’élément-clé de cette soirée, tout comme les scènes humoristiques, dispersées çà et là. Bien sûr, rien ne se passe comme prévu, et les situations dérapent. Les personnages passent du bonheur à l’abattement en peu de temps. Les Brackenreid sont ruinés, Murdoch est empêtré dans une affaire délicate, et Julia traverse un moment pénible, en étant face à ses nièces, ces dernières la renvoyant sans cesse à sa difficulté à concevoir alors qu’elle ne rêve que d’une chose : donner l’enfant tant désiré à son mari. Si les Brackenreid sont expressifs, les Murdoch intériorisent leurs sentiments, même si de temps à autre, l’inquiétude se lit sur les visages.

Le scénario, lui, convoque différents thèmes sociétaux, et surprend à la veille des festivités. Pas de conte pour enfants en vue. Seul Little Red Riding Hood est évoqué, à travers l’un des costumes de Ruth, qui risque de se faire dévorer par un financier peu scrupuleux. Un double épisode, une double enquête, mais pas de double dose de magie. Très peu de décorations ornent les maisons, et la mort est omniprésente, de quoi porter un coup au moral. Par ailleurs, il est question de modernité, une modernité qui effraye tant les mœurs sont différentes d’une ville à une autre (Julia Ogden ne porte pas le nom de son mari, ce qui s’assimile à la liberté, elle ne lui appartient pas, et le respect est mutuel), de limites et d’interdits (les petites filles agissent contrairement à ce que désire leur mère et veulent accéder aux choses défendues), de jalousie, mais aussi d’ouverture d’esprit. Le voyage en Colombie-Britannique permet aux spectateurs d’aller à la rencontre des Songhees et des Haïdas (deux peuples indigènes de l’ouest canadien, ndlr). Ils découvrent ainsi leur culture, leur mode de vie, leur langue, leurs croyances, sans oublier ce qui oppose ces deux ethnies. Reconnaissance et sagesse seront des armes redoutables afin d’apaiser la guerre des clans.

Chaque scène est un savant mélange de suspense, d’humour jubilatoire, où s’invitent quelques moments sombres, tels une épée de Damoclès au-dessus des têtes. L’ensemble repose sur les dialogues bien écrits et les situations finement mises en scène. Les scénaristes, comme à l’accoutumée, présentent un épisode de qualité, où ils sèment le spectateur en multipliant les fausses pistes. Le téléfilm familial est ancré dans la tradition (mais sans les niaiseries si communes présentes dans les autres productions en cette période de fêtes). Un beau cadeau offert aux fans par les équipes techniques et artistiques. D’autant que les acteurs signent une jolie partition, de plus en plus complexe, avec une large palette d’émotions. Ils exposent avec brio les paradoxes de leurs rôles, grâce à leurs excellents jeux et leurs capacités à jongler aisément avec les sentiments. Une interprétation qui mérite les félicitations (compliment qui vaut mêmement pour l’ensemble des saisons de Murdoch Mysteries, ndlr).

Tout est bien qui finit bien, c’est Noël ! Passez de joyeuses fêtes en charmante compagnie, Murdoch et ses acolytes vous attendent pour cette enquête de Noël réussie : CBC rediffusera ce special Christmas le 25 décembre à 6pm, et France 3 prendra la relève le 31 décembre en première partie de soirée. À ne pas manquer !

Murdoch Mysteries (Home for the Holidays), un épisode réalisé par Gary Harvey • Une série créée par R.B. Carney, Cal Coons, Alexandra Zarowny, d’après les personnages des romans de Maureen Jennings • Avec Yannick Bisson, Hélène Joy, Thomas Craig, Jonny Harris, Kate Hewlett, Siobhan Murphy, Lachlan Murdoch, Arwen Humphreys, Erin Agostino, Simon R. Baker, Kevin McNulty, Bea Santos, Jim Treliving, Dylan Neal, Megan Follows… • 1h27 • Diffusion sur CBC le 18 décembre 2017. Diffusion sur France 3 le 31 décembre 2017.

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