Alzheimer : Un défi pour les scientifiques


Le 21 septembre prochain aura lieu la 21e Journée mondiale de lutte contre la maladie d’Alzheimer. Chaque année, plusieurs milliers de diagnostiques sont posés dans le monde, faisant de cette maladie la 4e cause de décès. Plus de 850 000 personnes en France sont concernées par cette maladie découverte au début du XXe siècle. Actuellement sans traitement, Alzheimer est un véritable défi pour la science.

Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer est une maladie neuro-dégénérative incurable du tissu cérébral. Elle affecte les fonctions cognitives et entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire. Les symptômes sont la perte de mémoire, des troubles du langage, la perte d’acquis (recette de cuisine, activité complexe), la difficulté à effectuer certains gestes, l’absence de reconnaissance (objets ou personnes), l’anxiété, la dépression. A terme, la maladie rend dépendant le malade.

La maladie d’Alzheimer a été décrite pour la première en 1906 par Aloïs Alzheimer, psychiatre et neurologue allemand. De 1901 à 1906, il a suivi Augusta Deter, admise dans ses services pour cause de démence qui entraînait un déclin progressif de ses fonctions cognitives. A son décès, il étudie son cerveau, et découvre des lésions, devenues caractéristiques de la maladie : les plaques amyloïdes. Après un 2nd cas identique en 1911, la théorie du psychiatre est validée et la maladie prend le nom du médecin, la “maladie d’Alzheimer”.

Les derniers chiffres publiés en 2010 sont dramatiques. Plus de 860 000 personnes étaient touchées par cette maladie en France, et une personne sur deux ignore qu’elle est atteinte de la maladie. Près de 36 millions de personnes dans le monde étaient concernées par la maladie. Si aucun traitement n’est trouvé d’ici 2020, la barre des deux millions de malades sera franchie sur le territoire français.

Des études en cours, mais aucun traitement efficace

Actuellement, aucun traitement efficace n’existe pour soigner cette maladie. Seul un diagnostique précoce permet diminuer les symptômes et de ralentir le processus. Ce diagnostic précoce est possible grâce à des tests des fonctions cognitives et des tests neuropsychologiques. Ils permettent d’évaluer le stade et la gravité de la maladie. Il est également possible de mesurer les marqueurs biologiques (protéine bêta amyloïde, protéine tau et protéine tau phosphorylée) grâce à une ponction lombaire, afin d’affiner le diagnostic. Une IRM peut aussi aider au diagnostic précoce : elle permet l’observation d’anomalies cérébrales associées à la maladie, comme les plaques amyloïdes et les dégénérescences neuro-fibrillaires.

Des pistes sont creusées pour trouver un traitement contre la maladie d’Alzheimer. La plus avancée est celle de l’immunothérapie : elle permettrait d’éliminer la protéine bêta amyloïde. Mais les résultats des essais cliniques sont décevants.

Deux autres essais sont en cours dans le monde : l’essai DIAN-TU et l’essai API. Ils concernent les formes familiales à début précoce. Le premier teste deux produits dont l’objectif est d’éliminer la protéine bêta amyloïde. En France, cet essai est coordonné au CHU de Rouen. Le second se déroule en Colombie, sur des dizaines de membres d’une très grande famille atteints de la forme héréditaire de la maladie. Cette fois, les patients testent un autre anticorps, qui cible aussi la protéine bêta amyloïde. Un vaccin contre cette protéine est également à l’essai.

Les actions autour de la maladie

La Fondation pour la Recherche sur Alzheimer a été créée en 2004. Elle soutient et coordonne la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Elle finance des projets de recherche clinique, centrés sur le patient, mais aussi les projets de recherche du prestigieux Institut Hospitalo Universitaires A-ICM, situé à la Pitié Salpêtrière, qui réunit les meilleures équipes de chercheurs en neurologie.

La Fondation Plan Alzheimer a été créée en juin 2008 par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, afin de mettre en œuvre le volet Recherche du Plan national. Elle est une fondation de coopération scientifique à but non lucratif reconnue d’utilité publique. Elle assure une programmation efficace et réactive de la recherche sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, et affiche des objectifs ambitieux :

– Créer une dynamique nationale et internationale de recherches collaboratives du fondamental aux prises en charges,
– Densifier le réseau des chercheurs publics et privés par une politique attractive,
– Installer des infrastructures de recherche fondamentale, clinique et paraclinique performantes,
– Favoriser les interactions avec les industries de la santé pour réduire les temps de  développement.

“Des mots pour Alzheimer”, une campagne de France Alzheimer. 7 personnalités participent à la campagne 2014 “Des mots pour Alzheimer” de l’association France Alzheimer. Pierre Bellemare, Julie Zenatti, Alex Taylor, Irène Frain, Yoann Fréget, Elisa Servier et Edouard Collin ont prêté leur voix aux malades et aux familles. L’objectif de la campagne est de sensibiliser et mobiliser le grand public afin qu’il vienne en aide aux malades et à leurs proches, et qu’il soutienne la recherche.

Flore, de Jean-Albert Lièvre. Le film, qui sortira le 24 septembre en France, est une ode à la vie. Contre les recommandations de tous, un fils (le réalisateur) sort sa mère atteinte d’Alzheimer de sa maison médicalisée pour la ramener chez elle. Au contact de la nature, elle revient à la vie… A l’occasion de la sortie du film, une interview de Jean-Albert Lièvre sera disponible prochainement sur le site de La Chaîne du Cœur.

Avec Vivre dans l’oubli Isabelle Colleau raconte son quotidien dans une maison de retraite, entourée de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elle évoque aussi son expérience dans un cabinet en tant que thérapeute, et son expérience personnelle.

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