Écritures spontanées #13 : Description du boulevard, je suis la seule à marcher sur la tête


Ces écritures spontanées ont été rédigées dans le cadre du cours Critique de théâtre (L2 – Arts du spectacle, Université de Nanterre).

Qu’est-ce qu’ils ont tous à marcher sur la tête ?! Ah, non, c’est moi… Mes pieds touchent le ciel, et je vois bien qu’ils me regardent d’un drôle d’air. Même les mots sont à l’envers ! Je n’y comprends plus rien. Ma tête me fait mal. Elle a froid.

Je ne vois que des pieds, des chaussures, la base des troncs d’arbres et je passe mon temps à écraser des feuilles mortes. Leur craquement donne une bien jolie musique, rythmée.

Je peine à lire le nom des magasins, le nom des rues. Le quadrillage formé par les pavés me guide.

Ah, merde !! j’ai marché sur un malabar jeté au sol, j’ai les cheveux qui me font horriblement mal ! Nan mais les gens, ils peuvent pas se servir des poubelles ?! Et maintenant, comme vais-je faire ? Mes larmes roulent sur mon front. Je continue à avancer.

Ah, non, c’est pas vrai !! Cette fois, la chose sur laquelle j’ai posé le “pied” appartenait à un chien… Je ne vous fais pas de dessin, vous avez très bien compris de quoi il s’agissait.

Je ne peux pas dire que ce boulevard me plait. Les yeux à la place des pieds et je ne vois que le mauvais côté des choses. Une expérience que je ne renouvellerai pas, c’est certain !

Non mais attendez, vous croyez que c’est agréable d’errer sur la tête dans un lieu aussi répugnant ?! Essayez !! Vous verrez que cela n’a rien d’agréable, bien au contraire. Un conseil : testez quand vous aurez le nez bouché, cela vous évitera bien des désagréments olfactifs, si vous comprenez ce que je veux dire par là…

A part cela, belle expérience. Originale, l’expérience. Nan mais vous avez déjà vu des marches qui semblaient toucher votre tête, comme s’ils avançaient vers vous ? Et un ballon qui roule au “plafond” d’une maison ? Et des mannequins de vitrines se tenir debout, bien en place, alors qu’ils ont la tête dans le vide ?

Tout semble irréel sur ce boulevard. Ou alors c’est moi qui ne vais pas bien… Ma vue se brouille, j’ai l’impression que ma tête bout, qu’elle va exploser… Je ressens des picotements partout dans le corps, je vois les passants qui me fixent…

Oh, le ciel est bleu ! Noir…

Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé, je ne me rappelle de rien, pas même le pourquoi du comment je suis arrivée dans cet hôpital. C’est le trou noir. Comment je m’appelle ? Mais je ne sais pas comment je m’appelle, moi !! Oh non… J’ai vraiment tout oublié… On non…

A l’aaaiiide !!! SOS, aubeterrienne en détresse… C’est ça de vouloir visiter Paris de façon originale… Et voilà que je visite un hôpital… La nourriture est infecte, les médecins sont stupides – ils ne cessent de me poser sans cesse les mêmes questions – il fait froid… Au moins, je me rappelle d’où je viens. Pour le reste, vous repasserez plus tard.

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