Écritures spontanées #4 : Le blanc


Ces écritures spontanées ont été rédigées dans le cadre du cours Critique de théâtre (L2 – Arts du spectacle, Université de Nanterre).

Pureté. Mariage. Baptême.

Le blanc de la feuille ne semple pas uniforme. Il laisse quelques menus espaces de transparence quand la feuille est suspendue dans le vide. Il est source d’une multitude de symboles, et pourtant, il est vierge de tout caractère visible.

Ou alors il permet d’effacer l’existant. Il gomme le passé. Il permet donc la réécriture.

Il ne porte pas de traces. Il semble ne pas avoir d’histoire. Et pourtant, il en a une. Il a fait un long voyage depuis la forêt pour finir en feuille blanche. Mais rien n’y paraît. Il est fier. Il nous nargue. Il attend que l’on pose la pointe de notre stylo sur lui. Mais non, il restera blanc pour aujourd’hui.

Il n’est que lumière. Il éclaire. Il est partout. Mais il est salissant. Au moindre contact, il noircit. Il est un roi déchu. Il a perdu sa bataille. Le stylo court sur sa surface, rien ne l’arrête. Trop tard, le blanc est mort…

Et le voilà qu’il reprend vie sur la feuille voisine !! Il ne s’arrête pas. Il se multiplie. Des milliers de feuilles apparaissent. Le blanc est partout, il vit !! Personne ne peut l’anéantir.

Pas même l’encre d’un stylo. Le blanc subsiste. Il est présent par points pour faire comprendre qu’il ne sera jamais vaincu. Au contraire, c’est lui qui met KO tous ses adversaires. Il n’a peur de rien. Il résiste.

Il est dans tous ses états. Petit, grand, carré, rond, ovale, allongé… Il colore notre vie de tous les jours : gomme, feuille, tipp-ex®, nouveau document Word®, tableau effaçable… Il est le maître de notre existence sans pour autant que cela nous choque. Il fait partie intégrante de notre quotidien sans que l’on s’en plaigne.

Même s’il inspire la confiance, il peut être froid. Il renvoie à la glace, au verglas, à la neige. Froid mais merveilleux. Mine de rien, il ressemble à du coton, ou à la lumière de la mort. Chacun pense ce qu’il veut !

Quoi qu’on en dise, le blanc est bien utile. Qu’il continue à vivre !! Même si la feuille reste désespérément blanche… Peu importe !!

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