Cinéma : L’empire de la perfection, l’ennui parfait


Cinq ans après Un regard neuf sur Olympia 52, Julien Faraut revient au cinéma avec un nouveau documentaire, L’empire de la perfection. Le long métrage dresse le portrait de John McEnroe, tennisman états-unien. Actuellement au cinéma.

Le cinéma ment, pas le sport… Au début des années 80, le tennisman John McEnroe est copié dans toutes les écoles, étudié sous toutes les coutures, filmé sous tous les angles. Roland Garros 84 : il a tutoyé la perfection, et pourtant…

Le cinéma ment, pas le sport, disait Jean-Luc Godard. Il était loin d’imaginer que cette citation s’appliquerait parfaitement au second documentaire de Julien Faraut. Ici, c’est le synopsis du documentaire qui ne ment pas : synopsis creux, film ennuyeux. Ce dernier n’apporte rien, à part l’ennui, sans oublier le mérite d’offrir une salle climatisée, agréable en cette canicule. La réalisation est un simple montage d’archives (un cinéaste débutant pourrait faire la même chose, et sûrement en mieux), accompagnée d’un commentaire plat, lu par une voix off lassante. Une “voix à claque”.

Par ailleurs, le réalisateur n’a pas confronté les points de vue. Un seul domine durant tout le film : McEnroe, malgré sa défaite lors de la finale de Roland Garros en 1984, est la perfection incarnée. Il n’y a ni antithèse, ni synthèse. Personne ne vient contredire les allégations tenues, comme si McEnroe était le dieu de la balle jaune. Le long métrage n’a ni début, ni fin, est à sens unique, et ressemble à un film de fan, tel un blog Skyrock. Le seul point positif serait ces images issues des archives de la Fédération française de tennis : l’histoire du sport est bien gardée.

Dans son ensemble, L’empire de la perfection est un documentaire insipide et soporifique, qui ne parvient pas à intéresser le public, y compris les amateurs de tennis. Le réalisateur, passionné de sport, échoue à transmettre sa passion.

L’empire de la perfection, un film de Julien Faraut • Avec la voix de Mathieu Amalric • 1h35 • Sortie le 11 juillet 2018.

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