Cinéma : Je vais mieux, le mal du siècle


Jean-Pierre Améris signe sa onzième réalisation avec Je vais mieux, une adaptation du roman éponyme de David Foenkinos. Devant la caméra, il réunit Éric Elmosnino, Ary Abittan et Judith El Zein. Une comédie sociale actuellement en salles.

Un quinquagénaire est victime d’un mal de dos fulgurant. Tous les médecins, les radiologues et les ostéopathes du monde ne peuvent rien pour lui : la racine de son mal est psychologique. Mais de son travail, de sa femme ou de sa famille, que doit-il changer pour aller mieux ?

La bande annonce, le synopsis, la distribution… Je vais mieux partait avec de jolies cartes en main. Le cinéaste se sert du mal de dos – le mal du siècle – et digresse vers les autres tourments du quotidien, vécu par un antihéros. L’idée de dire ouvertement ce que l’on pense décoiffe. La vérité est un personnage à part entière. Pourtant, le film ne décolle pas. Les thèmes abordés se multiplient, à atteindre un nombre excessif : aucun n’est réellement approfondi. Ils sont simplement survolés, posés çà et là. Aux spectateurs d’en faire ce qu’ils veulent, comme si le scénariste voulait s’en débarrasser. Même le burn out n’est que vaguement évoqué, tout comme le harcèlement au travail. Des traitements en demi-teinte.

Laurent “en a plein le dos”. Il accumule les problèmes sans les voir, jusqu’au jour où il craque et décide de dire ce qu’il pense, mais cela ne va pas plus loin. Que ce soit dit, le film repose essentiellement sur l’humour, les situations vécues par les personnages. Le scénario est prévisible, avec peu d’actions, peu d’évolutions entre le début et la fin. La plus flagrante est celle de Laurent : d’homme courbé en deux par la douleur, il devient un homme debout, libre de ses mouvements, libéré d’un poids trop longtemps porté, de paroles trop longtemps tues. Il tombe, puis se relève. Cette douleur le guide afin de trouver la faille dans sa vie. Tant qu’il a mal, cela signifie que le problème n’est pas résolu. L’histoire est sympathique, le spectateur s’attache peu à peu à Laurent, malgré ses maladresses et son côté “mou”, mais aussi aux autres personnages, tout autant attachants, même s’ils sont souvent caricaturaux et agaçants. Sans doute à cause des acteurs. Ils sont bons, indéniablement, mais exagèrent parfois, surjouent. Ils interprètent ainsi leurs rôles peut-être à cause de leurs personnages, superficiels et sans fantaisie dans la majorité des situations. Même les peintures de Sylvie n’ont pas d’âme. Bon point pour les acteurs, le film est sauvé par leur talent. Sans eux, le film serait plat. Ils donnent de l’épaisseur, de la consistance, au faible scénario sans imagination mais non dénué d’humour.

L’univers coloré de Jean-Pierre Améris ne parvient pas à éblouir le spectateur. Si ce dernier rit de bon cœur, c’est uniquement grâce aux interprètes et leurs dialogues plein d’humour. Une comédie sympathique qui divertit. À voir entre amis, pour se détendre sans se prendre la tête.

• Je vais mieux, un film de Jean-Pierre Améris, d’après Je vais mieux, de David Foenkinos • Avec Éric Elmosnino, Ary Abittan, Judith El Zein, Alice Pol, François Berléand, Valentine Cadic, Valérie Decobert… • 1h26 • Sortie le 30 mai 2018.

Je vais mieux

7.6

Réalisation

7.0/10

Scénario

4.5/10

Dialogues

9.5/10

Interprétation

9.5/10

Pros

  • De l'humour
  • De bons acteurs

Cons

  • Un scénario plat

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