Cinéma : Monsieur je-sais-tout, un héros “différent” et touchant


Après Amitiés sincères et Tout schuss, découvrez Monsieur je-sais-tout, la nouvelle collaboration de Stéphan Richard et François Plévôt-Leygonie ! Émotions garanties, avec un soupçon de sourire. Actuellement au cinéma.

Vincent Barteau, 35 ans, entraîneur de foot d’1,92m, voit débouler dans son quotidien de célibataire invétéré, son neveu, Léo, 13 ans, 1,53m, autiste Asperger et joueur d’échecs émérite. Cette rencontre aussi singulière qu’explosive va bouleverser l’existence de Vincent et offrir à Léonard la chance de sa vie.

https://www.youtube.com/watch?v=23iBkYvOiz8

 Stéphan Archinard et François Plévôt-Leygonie signent un film touchant, sensible, bien écrit, qui aborde un sujet délicat. L’histoire est celle de Léonard, un adolescent de 13 ans, surnommé monsieur je-sais-tout par son oncle, et autiste Asperger, l’une des formes de l’autisme. Le handicap est traité avec bienveillance. Les réactions extérieures ont été bien saisies, ainsi que les réactions du corps médical, les erreurs de diagnostic, malheureusement bien trop nombreuses. Les réalisateurs montrent bien le quotidien avec un enfant “différent”, accompagnée de sa petite étoile qui lui donne accès au futur, à la sociabilité (ici, par le sport). Ils précisent également que si vous fermez une porte, vous seul pouvez la rouvrir. En d’autres termes, si vous êtes à l’origine de l’enferment d’un enfant autiste, vous êtes le seul à pouvoir le sortir de cette bulle dans laquelle il s’est réfugié. Cette comédie dramatique est une belle histoire, celle d’une rencontre qui changera la vie des personnages principaux. Le célibataire acceptera la vie à deux, et le jeune autiste s’ouvrira peu à peu au monde qui l’entoure. Un bel espoir pour les personnes autistes. Elle montre aussi la tolérance, l’acceptation des autres, de soi, des émotions de chacun.

Monsieur je-sais-tout est un joli drame sur la différence. Dommage que certains idiots se moquent ouvertement du jeune garçon lors de la séance… En effet, les scénaristes évoquent les obsessions (des intérêts spéciaux) et les tics verbaux du jeune autiste, manifestations de moments de souffrance et de panique de l’adolescent. Or, pendant ces scènes, certaines personnes ont pris le droit d’en rire, comme s’ils se moquaient de cette souffrance que l’autiste peine à exprimer… Déplorable… Aimeraient-ils que les gens rient lorsqu’ils souffrent ? La réponse est sans aucun doute “non”. Alors un peu d’éducation, messieurs-dames…

D’autant que ces moqueries n’avaient pas lieu d’être. Il aurait mieux valu qu’ils s’arrêtent sur les performances remarquables et époustouflantes d’Arnaud Ducret (Vincent) et Max Baissette de Malglaive (Léonard). Arnaud Ducret est parfait en adulte désinformé qui affronte le handicap sans savoir ce que c’est et ce que cela implique. Max Baissette de Malglaive est épatant en ado autiste enfermé dans sa bulle, dont la vie est rythmée par des rituels (ces repères lui évitent la panique) et qui en sort progressivement, lorsque Vincent lui tend la main. Sa curiosité est permanente. Le jeune acteur de 18 ans réussit brillamment à montrer la perception différente du monde par les autistes. Il n’est pas dans la caricature, alors que le rôle de Léo est particulièrement complexe. Complices, les deux acteurs évoluent au cœur d’une mise en scène sincère.

Le long métrage permet d’aborder les soucis autour du handicap, tels que le manque de structures d’accueil en France (pays très en retard par rapport à d’autres), l’abandon des enfants handicapés par l’Éducation nationale (ces enfants sont souvent exclus qui système scolaire traditionnel faute de personnel compétent), les complications administratives, les interactions sociales difficiles, etc. Ceci est dû notamment au manque d’information du grand public, qui préfère rejeter parce qu’il ne comprend pas plutôt qu’accompagner et aider.

Monsieur je-sais-tout est une œuvre touchante, jamais larmoyante, toujours authentique. Un petit bijou de cinéma, avec des acteurs magnifiques. À découvrir le plus rapidement possible, vous ne serez pas déçus.

Monsieur je-sais-tout, un film de Stéphan Archinard et François Plévôt-Leygonie, d’après le roman La surface de réparation d’Alain Gillot • Avec Arnaud Ducret, Max Baissette de Malglaive, Alice David, Jean-François Cayrey… • 1h39 • Sortie le 9 mai 2018.

Monsieur je-sais-tout

9.3

Réalisation

8.0/10

Scénario

9.5/10

Dialogues

9.5/10

Interprétation

10.0/10

Pros

  • Une belle rencontre
  • De l'espoir
  • Des personnages attachants

Cons

  • Quelques maladresses

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