Speech alléchant, Amnêsia suit Margaux (Caroline Proust), son mari Vincent (Pascal Rénéric) et leur fille Nadia (Mathilde Goffart), pris soudainement d’amnésie, comme tous les êtres humains. Le premier épisode, prometteur, est une mise en situation, le début de l’engrenage infernal. Les neuf suivants narrent le parcours semé d’embûches des personnages afin qu’ils recouvrent leur identité, leur histoire, leur passé. L’œuvre de science-fiction, tout droit sortie de l’imaginaire de Jérôme Fansten, est une réussite. Ancrée dans le réel, elle suit des personnages qui n’ont aucun super pouvoir, qui sont des citoyens lambda d’une bourgade française. Le récit explore les conséquences de l’amnésie, telles que la violence, la paranoïa, la souffrance de ne se souvenir de rien malgré les traces du passé. Le scénariste ne conserve que l’essentiel et maintient un niveau de suspense élevé, faisant d’Amnêsia un thriller efficace et flippant. Également réalisateur, Jérôme Fansten, accompagné de Patrick de Ranter, utilise le steadicam, ce qui lui permet d’être proche des personnages, de leurs émotions, et de suivre leurs mouvements. Ensemble, ils dessinent une esthétique précise, par l’intermédiaire de leurs cadrages bien pensés et des lumières réglées au millimètre près, plongeant le spectateur dans les abysses d’une perte de mémoire inexpliquée et inexplicable. À leur service, une bande d’acteurs tous plus talentueux les uns que les autres. Acteurs principaux ou secondaires, ils illuminent les ténèbres de cette série uniquement diffusée sur les supports numériques (ordinateur, tablette, mobile). Si certains doutaient de la qualité de leur jeu, ils ont désormais la preuve de leur talent. En résumé, la création originale Studio+ n’a rien à envier à ses grandes sœurs diffusées par Canal+.