Belgique : à 24 ans, elle obtient le droit de mourir


Tabou en France, l’euthanasie est légalisée en Belgique depuis 2002. Cette loi permet aux personnes le désirant d’arrêter leurs souffrances. Comme Laura, dont les médecins ont accédé à sa demande.

Laura*, Belge flamande de 24 ans, a obtenu le droit d’être euthanasiée. Elle aime le théâtre, la photographie, le bon café. Elle est calme, équilibrée et sûre d’elle. Mais Laura dit endurer, depuis sa plus tendre enfance, une souffrance psychique intolérable. Elle raconte qu’elle a pensé mourir pour la première fois alors qu’elle n’était qu’à l’école maternelle. Après un internement volontaire sans résultat, elle affirme aujourd’hui vouloir mourir. Elle a alors entrepris les démarches et obtenu l’accord de trois médecins différents. Même si sa décision est radicale, sa famille, ses amis, affirment avoir compris le désir de la jeune femme. Désormais libérée d’un poids, Laura vit son dernier été. Sereinement.

Ce que permet la loi belge

Depuis le 28 mai 2002, l’euthanasie est régit par une loi. L’acte est reconnu comme un droit. Il peut être pratiqué à la demande expresse d’une personne, tant qu’elle est capable d’exprimer librement son consentement. La demande doit être écrite, datée et signée. L’euthanasie n’est appliquée que si les conditions suivantes sont réunies :

  • le patient est majeur, ou mineur émancipé, au moment de sa demande ;
  • le patient est capable et conscient au moment de sa demande ;
  • la demande écrite est formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée ;
  • la demande ne fait l’objet d’aucune pression extérieure ;
  • le patient se trouve dans une situation médicale sans issue ;
  • la souffrance physique et/ou psychique est constante, insupportable et inapaisable ;
  • l’état du patient est dû à une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable.

C’est à la personne effectuant cette demande qu’il revient de trouver un médecin accédant à sa volonté. Le caractère constant, insupportable et inapaisable de la souffrance, et le caractère volontaire, réfléchi et répété de la demande doivent être appréciés par un second médecin avant que l’acte ne soit pratiqué. Un délai d’un mois est nécessaire entre la demande et l’euthanasie.

Et en France ?

La loi dite Leonetti, promulguée le 22 avril 2005, encadre la fin de vie des patients. Elle modifie le code de santé publique ainsi que le code de déontologie médicale. Désormais, les traitements médicaux ne doivent plus “être poursuivis par une obstination déraisonnable”. Par ailleurs, “si le médecin constate qu’il ne peut soulager la souffrance d’une personne, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qu’en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger sa vie, il doit en informer le malade.” Enfin, la décision d’un patient de limiter ou d’arrêter tout traitement doit être respectée par le corps médical après que ce dernier a informé le malade des risques encourus. Quelque soit la décision prise, la procédure suivie est inscrite dans le dossier médical.

* Le prénom a été modifié.

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