145 000 femmes réfugiées syriennes chefs de famille luttent pour leur survie


Le nouveau rapport du HCR est le triste constat d’un monde en crise. Plus de 145 000 femmes réfugiées syriennes sont à la tête de leurs familles. Elles vivent en Egypte, au Liban, en Iraq, ou encore en Jordanie. Elles représentent un quart de toutes les familles réfugiées, et sont prises dans une spirale de pauvreté, d’isolement et de peur. Elles tentent de survivre, tout comme leurs enfants.

Habitations délabrées et surpeuplées, abris de fortune, violence, exploitation, détresse, tel est leur quotidien après la mort ou l’enlèvement de leurs maris. Certains sont restés en Syrie à cause de la restriction des visas. Sans ressources, elles peinent à payer leur loyer et à acheter la nourriture et des produits domestiques de première nécessité.

25% de ces familles reçoivent l’aide du HCR et d’autres organisations humanitaires pour survivre. Elles sont dépendantes de ces aides extérieures. Parfois, la générosité locale les aide (propriétaires qui les hébergent gratuitement, par exemple). Mais cela reste insuffisant : un tiers des femmes affirment qu’elles n’ont pas assez à manger.

Ce rapport, intitulé “Femme seule – la lutte des femmes réfugiées syriennes pour la survie” , se base sur les témoignages personnels de 135 de ces femmes, recueillis au cours de trois mois d’entretiens début 2014.

Qu’est-ce le HCR ? Le Haut Commissariat pour les Réfugiés dirige et coordonne l’action internationale visant à protéger les réfugiés et à résoudre les problèmes de réfugiés dans le monde entier. Il a été créé en 1950. Son objectif premier est de sauvegarder les droits et le bien-être des réfugiés. Depuis sa création, le HDR a aidé des dizaines de millions de personnes dans le monde.

Le HCR a demandé que de nouvelles mesures soient prises d’urgence par les donateurs, les gouvernements des pays d’accueil et les organisations humanitaires, afin que ces femmes puissent gagner assez d’argent pour vivre.

“Pour des centaines de milliers de femmes, fuir leur patrie en ruine n’a été que la première étape d’un parcours semé d’embûches”, a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres. “Elles n’ont plus d’argent, font face à des menaces quotidiennes pour leur sécurité et sont traitées comme des parias pour avoir perdu leurs maris dans une guerre brutale. C’est une honte. Elles sont humiliées d’avoir tout perdu”.

“Les femmes réfugiées syriennes maintiennent les liens au sein d’une société brisée. Elles ont une force extraordinaire, mais elles luttent toutes seules. Leurs voix sont un appel à l’aide et à la protection qui ne peut pas être ignoré”, a affirmé Angelina Jolie, l’Emissaire du HCR.

Même fuir ne suffit plus : “Nous avons fui la mort en Syrie pour la retrouver ici en Egypte”, a expliqué Nuha, arrivée au Caire avec son mari. Ce dernier a été assassiné sur son lieu de travail. Par ailleurs, une femme a signalé qu’elle avait été violée, mais nombreuses sont celles qui n’ont pas souhaité parler de la violence sexuelle et sexiste. Noor, du Liban, a même indiqué qu’elle “ne [s’adresserait] jamais à une organisation pour obtenir de l’aide”. Elle précise qu’elle “[soignera] la plaie et [restera] silencieuse, mais [elle ne dira] jamais rien à personne”.

Aux côtés de cette violence quotidienne, les femmes réfugiées syriennes trouvent la force de lutter. Plus de 150 organisations leur offrent des services ou un soutien. Les recherches ont révélé plusieurs exemples de femmes réfugiées prenant des initiatives, se soutenant mutuellement et s’efforçant de trouver des solutions à leur lutte quotidienne. Elles ont également mis en lumière plusieurs actes de gentillesse et de générosité de la part des pays et des communautés d’accueil.

Avec 2,8 millions de réfugiés et plusieurs millions de déplacés internes, la Syrie est devenue la crise de déplacement de population la plus importante au monde. Depuis début 2014, plus de 100 000 réfugiés syriens sont enregistrés dans les pays voisins chaque mois. Le nombre total de réfugiés devrait atteindre 3,6 millions à la fin 2014.

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