Il sauve 8 millions de vie par an. Comment ? Grâce à un gel antiseptique universel ! A l’origine de cette prouesse, Didier Pittet, professe à l’hôpital universitaire de Genève, comme nous le fait découvrir notre partenaire, le Provocateur de sourires.
Une étude menée par la très sérieuse Michigan State University aux Etats-Unis montre que 15% des hommes et 7% des femmes évitent le lavabo après avoir uriné. Et ceux qui ne l’évitent pas ne sont pas un exemple non plus : un tiers des autres n’utilise pas de savon et la plupart ne se frictionne pas assez longtemps pour se décrasser les paumes.
Le problème est que le personnel hospitalier a le même comportement sur son lieu de travail. Cela peut s’avérer mortel et entraîner une des maladies nosocomiales qui causent 16 millions de morts par an dans le monde, à égalité avec les cancers.
Le professeur Didier Pittet est parti de ce constat pour mener sa bataille autour du au nom de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il explique qu’en se lavant les mains, on divise par deux le nombre de décès dû aux maladies nosocomiales : 8 millions de morts, au lieu de 16 millions ! Un bon début.
A l’origine de cette bataille, un constat : les infirmières des soins intensifs doivent se désinfecter les mains au savon 22 fois par heure. Se désinfecter correctement les mains nécessite 1 min 30, cela répété 22 fois, il ne reste pratiquement plus de temps pour les soins. Didier Pittet a alors une idée de génie : se laver les mains avec de l’alcool pour une meilleure efficacité !
Le gel hydro-alcoolique est né ! Ce désinfectant, composé de chlorhexidine (un puissant antiseptique) et d’isopropanol (alcool de synthèse à effet immédiat), devient mondialement connu lors de l’épidémie de grippe H1N1, en 2009. En 20 secondes, bye bye les vilains germes !
Dans un premier temps, la solution désinfectante n’est pas disponible pour tous, en raison d’un coût trop élevé dans certains pays, comme au Kenya, où Didier Pittet découvre un distributeur d’alcool cadenassé installé sur un support en bois. Afin de baisser les coûts de production, “il faut que la solution soit fabriquée localement.” Pour cela, le professeur a publié gratuitement la formule, simplifiée. Ainsi, le gel antiseptique est devenu un bien commun de l’humanité. Peut-être Didier Pittet sera-t-il le prochain prix Nobel de la Paix.
